L’Euro féminin de football a démarré, et à Martigny, l’ambiance est au rendez-vous ! Le Taproom WhiteFrontier devient fan zone officielle en partenariat avec Martigny Sport. L’occasion parfaite de célébrer non seulement les joueuses, mais aussi les femmes dans un autre domaine souvent perçu comme masculin : la bière.
Dans une chronique spéciale de Culture Bière, Carole — co-directrice de WhiteFrontier — revient sur l’histoire oubliée (et passionnante) des femmes brasseuses, et sur les initiatives qui redonnent aujourd’hui aux femmes leur place dans l’univers brassicole. Un épisode engagé, joyeux, et surtout, rafraîchissant.
Oui, les premières brasseuses étaient des femmes
Si vous associez bière et virilité, détrompez-vous : les premières à brasser la bière étaient des femmes.
En Mésopotamie, il y a plus de 4 000 ans, les femmes préparaient la bière dans les foyers. La déesse de la bière, Ninkasi, était féminine.
En Europe, jusqu’au Moyen Âge, les alewives — souvent veuves ou indépendantes — brassaient pour nourrir leur famille et vendre au village. Elles portaient des chapeaux pointus pour se faire remarquer au marché, et suspendaient des balais à leur porte pour signaler qu’il y avait de la bière à vendre. Des symboles aujourd’hui… associés aux sorcières !
Quand le patriarcat entre en fermentation
Tout bascule à l’ère industrielle. Dès que la bière devient une affaire de profit et de volume, les femmes sont progressivement évincées du processus.
Le brassage se professionnalise, les femmes sont exclues des guildes et, dans certains cas, accusées de sorcellerie pour avoir fait fermenter des mixtures dans des chaudrons. L’image de la sorcière pourrait bien avoir été, au départ, celle d’une brasseuse.
Ce ne sont pas des faits historiquement prouvés pour chaque cas, mais le contexte social et économique rend cette hypothèse plausible : les femmes autonomes dérangeaient, et il était plus simple pour les hommes de les discréditer… que de faire une meilleure bière.
Et aujourd’hui ? Un monde encore très masculin
En 2025, la bière reste un milieu majoritairement masculin, en particulier du côté de la production :
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Moins de 10 % des postes techniques dans les brasseries suisses sont occupés par des femmes.
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En revanche, elles sont de plus en plus présentes dans des métiers comme la dégustation, la sommellerie, la communication, la vente ou encore le journalisme brassicole.
À l’international, des figures inspirantes émergent :
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Garrett Oliver (Brooklyn Brewery) a lancé une bourse pour soutenir les femmes noires dans le monde de la bière.
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En France, Élodie Carpentier, fondatrice de Biérocratie, milite pour une culture brassicole plus inclusive.
WhiteFrontier s'engage pour la diversité
À Martigny, la brasserie WhiteFrontier agit concrètement :
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26 % de l’équipe est composée de femmes, même si aucun poste technique n’est encore occupé par une femme – faute de candidatures.
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En 2023, WhiteFrontier a lancé une bourse pour former une sommelière suisse de la bière.
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Une bière collaborative, Zytho, a été brassée avec des femmes entrepreneuses valaisannes. Le nom, la recette, l’étiquette : tout a été co-construit.
Et les clichés tombent vite : lors du brassin de Zytho, certaines participantes ont avoué préférer les West Coast IPA bien amères, à contre-courant de l’image des bières sucrées ou fruitées souvent associées aux femmes.
“Moi, je bois une IPA comme je prends un espresso : direct, sec, sans fioritures.”
Une citation qui résume bien l’esprit de cette génération de femmes… et de brasseuses.
Une fan zone inclusive et festive pour l’Euro féminin
Tout le mois de juillet, le Taproom WhiteFrontier se transforme en fan zone officielle pour supporter la Nati féminine et toutes les équipes engagées.
Au programme :
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Retransmissions des matchs sur écran géant
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Grillades, burgers, glaces artisanales
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Plus de 20 bières pression
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Un beergarden pétanque
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Un espace chill pour se détendre entre amis ou en famille
Mais surtout, une volonté affirmée : célébrer les femmes. Celles qui marquent des buts, qui dirigent des projets, qui brassent, entreprennent, dégustent, forment, innovent.
Un message à faire passer : la bière n’a pas de genre. Elle a du goût, de la culture, une histoire.
Et cette histoire, c’est aussi celle de celles qu’on a oubliées. Alors levons notre verre à Ninkasi, aux alewives, aux brasseuses d’aujourd’hui, et à celles qui viendront.
📍 Rendez-vous tout le mois de juillet à Martigny, au Taproom WhiteFrontier, pour un été sous le signe du foot, de la bière… et du girl power.